La famille Jouve

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L'histoire des musées et du patrimoine cavaillonnais est intimement liée à celle de la famille Jouve qui en quatre générations, de la Révolution à la première moitié du XXe siècle, a profondément marqué la cité.

Héritiers d'une famille enrichie dans le commerce des "graines (oeufs) de vers à soie", descendants d'un farouche révolutionnaire Mathieu Jouve Jourdan (1746-1794) dit "Jourdan Coupe-Tête", les Jouve sont devenus, à la fin du 19e siècle, des notables de province.

Trois frères et sœurs, Michel (1852 - 1924), Auguste (1854 - 1936) et Marie-Thérèse (1860 - 1938), fortement attachés à leur ville, sensibles à son patrimoine naturel, monumental mais aussi quotidien, conçoivent, organisent, archivent au fur et à mesure de sa constitution une mémoire cavaillonnaise où s'interpénètrent leur propre histoire et de celle de tout un territoire, celui de Cavaillon.

Extraits des testaments de Michel, Auguste et Marie-Thérèse JOUVE 1924-1938 Destination de leurs biens à Cavaillon, dispositions en faveur du Musée Calvet (maintenant Fondation Calvet)

1°) En avril 1924, Michel Jouve fait son testament dont une très grande partie en faveur du Musée Calvet

"ceci est mon testament que je compte développer dans la suite, si la vie me le permet (...)

Pour en assurer le réalisation, j'ai songé à la personne morale du MUSEE CALVET d'AVIGNON [maintenant Fondation Calvet] qui a reçu déjà de nombreux legs conditionnels et rempli avec conscience les charges qui lui étaient imposées.
En conséquence, je lui lègue la nue-propriété de tous mes biens sous les charges qui lui seront ci-après imposées au profit d'oeuvres d'intérêt public quand la cessation de l'usufruit constitué au profit de mon frère et de ma soeur permettra le pleine réalisation de mes volontés."

2°)En novembre 1932, Auguste Jouve établi son testament dans lequel il confirme les dispositions de son frère Michel, et précise certains points dans son codicille de 1934. 

 "Ceci est mon testament :

Par son testament du huit avril 1924, mon frère Michel JOUVE, a légué la nue-propriété de tous ses biens au MUSEE CALVET D'AVIGNON [maintenant Fondation Calvet], sous les charges inscrites audit testament. Mais comme les immeubles et les valeurs léguées sont en partie indivis entre mon frère et moi ; il faut pour que  les intentions de mon frère puissent se réaliser, que je prenne moi même les mêmes dispositions.     

CODICILLE signé le 10 mars 1934 :

"Sous aucun prétexte le MUSEE CALVET D'AVIGNON [maintenant Fondation Calvet] ne devra donner une délégation à la municipalité de Cavaillon pour la gérance ou la nomination du personnel chargé du service de nos fondations."

 

3°) En février 1938, Marie-Thérèse Jouve, confirme les deux volontés de Michel et Auguste et, compte tenu du temps passé, interprète certains passages du testament de Michel Jouve pour la destination des biens légués au Musée Calvet (maintenant Fondation Calvet).

"Ceci est mon, testament
Dans le désir de m'associer aux œuvres d'intérêt public que mon frère Michel JOUVE a instituées dans son testament, et que mon frère Auguste JOUVE a confirmées à son tour, j'institue pour mon héritier, et légataire universel le Musée Calvet d'Avignon
[maintenant Fondation Calvet]. Je veux et entends qu'il ait et recueille au jour de mon décès l'universalité de tous mes biens, meubles et immeubles, actions et prétentions quelconques.

Ayant causé avec Mr GIRARD, délégué du MUSEE CALVET D'AVIGNON sur l'interprétation de certains passages du testament de mon frère Michel JOUVE, fait il y a quatorze ans, environ ; j'ai pleine confiance comme mon frère, en la sagesse de l’administration du Musée pour la bonne gestion des fonds que nous lui laissons et la réalisation du "Musée du Vieux Cavaillon" place Castil Blaze, dans notre maison familiale, ainsi que du Musée Lapidaire (Chapelle de l'Hôtel Dieu), à l’entrée de la ville, route d’Avignon, sur le cours Saint Michel, son nom d’autrefois."