Quelques dates sur "l'Ilot JOuve", ancien Couvent des Dominicains

L’ensemble d’immeubles dénommé « Ilot Jouve » est, en fait, construit sur le terrain et sur une partie du Cloître de l’ancien Couvent des Dominicains de Cavaillon du 16ème siècle. Sauf pendant une très courte période de la fin du 18ème, le ghetto a toujours été séparé de cet ensemble par la rue Hébraïque.

 

I) Le Couvent des Dominicains, une histoire de 250 ans

Créé en 1526, le Couvent des Dominicains – actuel Ilot Jouve – perdure jusqu’en 1793. Fondé par Gaucher de BRANCAS,  il s’installe d’abord près de la porte Saint-Michel puis, en 1545, à l’endroit dénommé maintenant « Ilot Jouve ».
Le 1er septembre 1562, François de Beaumont, Baron des Adrets, l’incendie avec l’aide des Huguenots. Le Couvent est réparé et la chapelle agrandie. Acheté en 1796 par Michel Jouve deux ans après le décès de son père Mathieu Jouve-Jourdan dit « Jourdan coup-tête » et avec, disent certains, les fonds amassés par ce dernier durant la période trouble de la Révolution française. Un mois après la Ville en reprend une partie, elle organise sur l’emplacement partiellement démoli du Couvent, la place Castil-Blaze, ouvre deux rues et réalise une gendarmerie.
Une partie des Arcades est conservée jusqu’à nos jours.

II) La Synagogue, la carrière (ou ghetto) et le Mikvé strictement séparés du Couvent

La Synagogue, sans doute initialement construite au 14ème siècle, est reconstruite en 1774. Elle est fréquentée jusqu’en 1791. En 1900, elle est laissée à l’abandon faute de fidèles. 
Restaurée sous l’égide de Marie-Thérèse Jouve en 1924 et classée monument historique la même année, elle est vendue en 1940 à la Ville de Cavaillon, et n’est restaurée significativement  qu’en 2004.

La Carrière ou ghetto
A partir de 1453, l’habitat des Juifs de Cavaillon est limité à l’est de la rue de la Juiverie actuellement rue Hébraïque ou cette communauté s’était installée depuis très longtemps  le long de la première enceinte (actuelle rue Jean-Jacques Rousseau). L’importance de la population, une centaine de personnes, une vingtaine de famille sur un petit espace, a impliqué des élévations de bâtiments et une forte densité de construction

Ainsi, en raison de la règle « d’absence de covision » avec les catholiques, le ghetto a été séparé pendant plusieurs siècles du Couvent des Dominicains actuel Ilot Jouve.
Il se situait dans une limite, au nord, de l’actuelle rue Chabran, au sud, de l’actuelle rue de la République et, à l’est, de la rue Hébraïque, dans un axe de nord-sud de la maison « SAGAL-PORTUGAL ».

III) Une extension limitée du Ghetto pendant une cinquantaine d'années (1780-1830) à l'Ouest de la rue Hébraïque

Le déclin du Couvent et la prospérité retrouvée de la communauté juive a entrainé l’achat, vers 1780, de parcelles du Couvent pour bâtir la maison du Rabbin BEDARRIDE qui sera achetée en 1827 par Michel Jouve pour en faire la « Maison Jouve » actuelle et une Magnanerie. Cinq petites maisons délabrées ont été construites à la même période au-dessus du Mikvé. Elles seront détruites lors de la construction de la Maison d’Auguste Jouve pour refaire une cour.

 

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